Construire une photo sur le thème du Home Sweet Home pendant le confinement. Tout un programme !
D’abord je commence par essayer de donner un cadre. Je tente 10, 15 pistes différentes ! il faut réfléchir, encore et encore. Et puis un après-midi, à l’heure du thé, assise en tailleur en mode yogi j’entrevois ce rayon de soleil qui donne cette couleur dorée à l’eau de la théière , la puissance de l’acier, comme le la force de rappel de l’emprisonnement, je vois mon reflet et j’y vois mon nouveau monde de confinée dans le prisme du verre, comme un aquarium où j’aurai intégré tout mon appartement. Quelle révélation ! … J’y vois la photo que je veux publier . Je me jette sur mon appareil photo pour capter l’instant de ma révélation. Maintenant , je sais.
Les choses sérieuses commencent, il faut trouver la bonne couleur de thé, de reflet, d’eau, d’inclinaison de la théière, de couleur du reflet, des arbres, du ciel dans le reflet. Et puis dois-je lui donner de la couleur ou publier en noir et blanc pour accentuer le contraste de cette situation?
Travailler sa photo, la recommencer 50 fois, l’améliorer, la simplifier, la rende audible, efficace en une seconde, lui donner sa composition.
Explorer le champ de verre en jouant avec mon ombre et mon corps, y regarder l’emprisonnement des formes et leur adaptation à la situation du confinement - se poser la question de sa propre identité relative : est-ce que je compte? quelle est la portée exacte de mes actes dans ce monde ? Quel est mon niveau d’implication? Est-ce que je consomme le monde ou bien suis-je acteur de ce monde ?